ATTENTION
​
En ce qui concerne la bourse d’Aviornis Brabant Flamand, sans certains assouplissements face à la crise Covid-19, aucune bourse d’échange ne pourra avoir lieu. Un suivi ultérieur est possible via le site www.aviornis.be. Tant que le comité n’obtient pas un “Go”, aucune inscription ne sera acceptée.
​
​
ATTENTION
​
En ce qui concerne la bourse d’Aviornis Brabant Flamand, sans certains assouplissements face à la crise Covid-19, aucune bourse d’échange ne pourra avoir lieu. Un suivi ultérieur est possible via le site www.aviornis.be. Tant que le comité n’obtient pas un “Go”, aucune inscription ne sera acceptée.
​
​
Les 20 commandements du parfait amateur de faisans
L’article ci-dessous a été écrit par Etienne Brandt, président fondateur d’AVIORNIS. C’est en juin 1975 que ces recommandations ont été publiées. Le comité a décidé de publier ces quelques pages qui sont toujours d’actualité pour nos membres éleveurs de faisans ou pour ceux qui désirent acquérir des galliformes durant l’arrière-saison qui débutera bientôt.
D’une manière générale, on peut dire qu’en Europe, l’élevage du faisan exotique, communément appelé faisan d’ornement, a plus ou moins 100 ans.
Si l’on excepte le faisan doré et le faisan argenté que LINNE mentionne déjà dans son œuvre de 1758, mais dont on sait que des sujets vivants se trouvaient bien avant cette date dans les collections anglaises, si l’on excepte aussi l’Éperonnier malais pour lequel on possède des preuves qu’il se trouvait déjà en Europe en 1770 (mais pour lequel on mentionne néanmoins les premiers résultats d’élevage à partir de 1884), les autres espèces rares ou communes ont commencé à être élevées en captivité entre 1850 et 1900.
En passant, nous signalerons les premiers succès d’élevage en captivité pour le faisan Vieillot en 1852, pour le Soemmering en 1865, le Prélat et le Hoki en 1866, le Vénéré en 1867, le Tragopan en 1869, le Lady Amherst pur en 1871, l’Argus en 1872, le Lophophore seulement après 1900.
Au siècle dernier, la détention de ces magnifiques oiseaux était l’apanage des Jardins d’Acclimatation et de quelques riches collectionneurs.
Depuis environ 25 à 30 ans, on assiste à une espèce de démocratisation de ce passe-temps agréable, instructif et encore pleins d’inconnus. Alors qu’au début de ce siècle et jusqu’avant la dernière guerre mondiale, certaines espèces se négociaient encore pour des sommes faramineuses. « Monsieur-tout-le-monde » peut aujourd’hui se payer le luxe de posséder les espèces les plus rares. (…)
Malgré l’arrivée sur le marché d’aliments pour oiseaux d’une farine spéciale d’élevage pour faisans, qui a sensiblement facilité la tâche des éleveurs et augmenté très sensiblement les chances de réussite, malgré aussi la fabrication et la vente d’une pâtée pour insectivores qui convient pour certaines espèces plus difficiles ; hormis quelques espèces communes, l’élevage des espèces de faisans exotiques se révèle souvent encore très délicat.
Les éleveurs-amateurs doivent de ce fait adopter plusieurs règles et principes, qui ont été vérifiées par une longue expérience en la matière mais aussi très souvent par de cruelles déceptions.
Le rôle principal de notre club spécialisé est d’aider et d’informer nos membres. Nous avons cru de notre devoir de réunir en un texte, aussi bref mais aussi précis que possible, les commandements du parfait éleveur de faisans. On ne naît pas forgeron, comme on ne naît pas éleveur ; on apprend à devenir forgeron, comme on apprend à devenir éleveur. Vous apprendre à devenir éleveur, c’est notre rôle.
En principe, les commandements ci-dessous ont été élaborés à l’intention des amateurs débutants, mais nous sommes certains que tous les éleveurs pourront y prendre de la graine.
1. Il est toujours déconseillé de faire l’achat de faisans sur un marché public. C’est pourquoi, il vaut mieux se les procurer chez un éleveur expérimenté et sérieux. Pour réussir un bon départ, n’achetez jamais des oiseaux consanguins. Nous savons très bien que pour certaines espèces, le terme « consanguin » est très relatif, mais de toute façon, n’achetez jamais des oiseaux d’un même nid (frère et sœur). Achetez plutôt le mâle chez un éleveur et la ou les femelles chez un autre.
Lors de votre achat, examinez toujours les oiseaux au point de vue santé. Sachez qu’un oiseau sain a toujours le plumage bien lisse, jamais hérissé, l’œil bien vif et brillant et les plumes duveteuses entourant le cloaque non souillées.
2. Si vous êtes débutant, faites un an ou deux d’apprentissage avec des espèces communes. Lorsque vous vous aurez « fait la main », vous pourrez penser à acquérir des espèces plus rares, plus chères, mais aussi plus délicates.
3. Si vous voulez réussir dans l’élevage du faisan, installez-les sur un sol poreux, sablonneux. Si votre terrain est lourd, imperméable, vous avez tout intérêt à l’améliorer. La santé de vos faisans en dépendra.
4. Si c’est dans vos possibilités, orientez votre installation vers le sud. Elle comprendra un abri ouvert pour la mauvaise saison et un promenoir extérieur pour les belles journées. Prévoyez des perchoirs dans les deux parties.
Certaines espèces tropicales ou subtropicales sont sensibles à notre température hivernale. Souvent, les doigts souffrent de la gelée. Pour ces espèces, supprimez les perchoirs pendant l’hiver et garnissez le sol d’une bonne litière de paille ou de feuilles séchées (ndlr : il existe actuellement des perchoirs chauffants pour éviter les engelures).
5. Montrez-vous très sévère lors du choix de vos reproducteurs. Formez vos parquets d’élevage dès l’arrière-saison (novembre). Installez vos reproducteurs dans leur parquet définitif aussi tôt que possible, afin que faisan et faisane(s) prennent leurs habitudes. SOUS AUCUN PRÉTEXTE, N’APPORTEZ JAMAIS DE MODIFICATION DE DERNIÈRE MINUTE.
6. Tenez un coq faisan à l’œil pendant la période des amours. Bien des mâles aux allures calmes deviennent subitement agressifs envers leur(s) femelle(s), ou parfois seulement envers l’une d’elles.
Si vous vous rendez compte qu’il devient méchant, vous le séparez et vous ne lui confiez la ou les femelles que pour le temps de l’accouplement et sous surveillance si c’est possible. Il est prouvé que l’agressivité du mâle est héréditaire. Choisissez donc des coqs provenant d’oiseaux calmes.
7. Ne comptez jamais sur l’éventualité de voir couver une faisane, surtout chez les espèces rares. S’il est vrai que certaines femelles couvent leurs œufs, il s’agit jusqu’à présent d’une minorité.
Si vous ne voulez pas exposer vos œufs à la casse, ramassez-les dès la ponte, conservez-les dans un endroit frais et retournez-les tous les jours.
L’œuf de faisan n’a pas le même temps de conservation que celui des poules domestiquées. Il varie d’une espèce à l’autre. Pour connaître le temps de conservation des œufs de faisan, on multiplie généralement par deux le nombre normal que doit pondre une femelle vivant en liberté. Chez l’Éperonnier, qui ne pond que 2 œufs, le temps de conservation se limite donc à 4 jours, alors que chez une autre espèce pondant normalement 10 œufs, le temps de conservation peut aller jusqu’à 20 jours. On doit savoir que la faisane pond généralement un jour et pas l’autre. Claustrées et nourries avec de la farine pour pondeuses, les faisans pondent souvent un nombre d’œufs supérieur au nombre normal prévu pour l’espèce. Les œufs supplémentaires ne sont pas toujours fécondés.
8. Ne suralimentez jamais vos faisans : il meurt beaucoup plus de faisans suralimentés que sous-alimentés. Un faisan gras amènera indubitablement des complications. Un coq faisan trop gras peut mourir subitement de l’état d’excitation de la parade nuptiale. Une faisane trop grasse pourra difficilement ou pas évacuer ses œufs et dans ce cas aussi, c’est souvent la mort. Très souvent les faisans trop gras ne pondent pas.
Calculez votre ration de graines par le nombre d’oiseaux que vous avez par enclos. Un quart d’heure après la distribution, il ne peut plus restez une graine dans la mangeoire. S’il reste de la nourriture, diminuez la ration.
9. A moins que vos oiseaux ne disposent de sable de rivière dans leur enclos, il est indispensable de mettre du grit à leur disposition pour aider le travail du gésier.
10. Les aliments complets ne remplacent jamais la verdure. Cette dernière est indispensable à leur bien-être. Épinards, herbe tendre et courte, jeunes orties hachées, carottes, betteraves, tomates et pommes peuvent se donner journellement selon les saisons. Nous avons exclu la salade de notre énumération, ce légume ne convenant pas à toutes les espèces. De nombreuses espèces acceptent également volontiers les fruits de saison, ainsi que les baies comestibles. La jeune verdure active la fécondation des œufs.
11. L’eau également est indispensable. Le faisan se passe beaucoup plus facilement de nourriture que de boisson. Même si l’eau n’est pas souillée, prenez la bonne habitude de remplacer le contenu des abreuvoirs journellement. Rincez également les abreuvoirs. Par forte chaleur, remplacez l’eau plusieurs fois par jour si vous en avez la possibilité.
12. Si on réussit actuellement très bien les éclosions en incubateur artificiel, il reste conseillé de confier les œufs de faisans appartenant à des espèces rares à des petites poules naines qui ont déjà fait leurs preuves. Les races Soie et Nagasaki conviennent excellemment. On dit également le plus grand bien des croisements Bankiva x Soie et Bankiva x Nagasaki.
On conseille en outre de faire éclore un poussin ou deux d’une petite race naine avec les faisandeaux. Comme certaines espèces s’habituent difficilement à picorer leur première nourriture, les poussins des poules naines inciteront les faisandeaux à se nourrir.
L’amateur fera bien de s’informer du temps d’incubation de l’espèce qu’il possède car il diffère très fort de l’une à l’autre.
13. Pendant les premières 24 heures, le faisandeau ne doit pas recevoir de la nourriture. Ne distribuez JAMAIS de nourriture forte en protéine avant le 3ème jour.
14. La propreté et tout ce qui touche à la nourriture, de même qu’à la régularité des soins divers sont d’une absolue nécessité.
15. Les changements de nourriture exigés par le développement du faisandeau doivent être progressifs.
16. Le froid, l’humidité et les courants d’air sont les trois plus grands ennemis du faisandeau. S’il aime la chaleur, il souffre d’une trop forte insolation. Si vous sortez vos faisandeaux par une belle journée de soleil, veillez TOUJOURS à ce qu’ils puissent trouver un coin d’ombre.
17. Ne vous amusez pas avec des tâtonnements de votre propre invention. Faites l’achat d’une bonne farine « premier âge pour faisandeaux » que vous distribuerez du 3ème jour à environ 5 semaines. A partir de la 4ème semaine, passez progressivement à l’aliment 2ème âge titrant 24% de protéines. A partir de la 12ème semaine, adoptez un aliment ne faisant plus que 18% environ de protéines.
18. Entre le 3ème jour et la 10ème semaine, ne donnez jamais à vos faisandeaux de la farine titrant moins de 16% de protéines, soit 1800 calories/Kg. Une alimentation trop pauvre en protéines pendant les 10 premières semaines vous amènera inévitablement du picage.
19. Veillez à la prophylaxie de l’éleveuse et de l’enclos pour éviter un développement parasitaire et microbien anormal. Garnissez votre éleveuse d’une bonne couche de sable de rivière lavé. Les faisandeaux y trouveront des petites pierrailles arrondies pour le bon fonctionnement de de leur gésier, en même temps que le bain de sable qu’ils adorent. Remplacez le sable dès qu’il se souille.
20. Usez en temps voulu des traitements préventifs. Administrez un léger antibiotique anti-stress (Terramycine) aux oiseaux ayant voyagé ou provenant d’une éclosion difficile. Ajoutez un complexe polyvitaminique à l’eau de boisson dans les deux premiers jours. Continuez la distribution de vitamines un jour par semaine.
Traitez préventivement les faisandeaux contre le téniasis et contre la syngamose à l’âge de 3 semaines. Traitez préventivement contre la capillardiose à l’âge de 6 semaines. Faites régulièrement examiner les fientes de vos faisans par un laboratoire agréé.