ATTENTION
En ce qui concerne la bourse d’Aviornis Brabant Flamand, sans certains assouplissements face à la crise Covid-19, aucune bourse d’échange ne pourra avoir lieu. Un suivi ultérieur est possible via le site www.aviornis.be. Tant que le comité n’obtient pas un “Go”, aucune inscription ne sera acceptée.
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Mener à bien l’incubation artificielle
Nous sommes en pleine saison d’élevage. Produire ses poussins, canetons, dindonneaux,… est à la portée de tous pour autant que l’on possède une couveuse, naturelle ou artificielle ! Nous allons évoquer ici quelques règles à respecter pour mener à bien l’incubation artificielle afin d’éviter bien des déboires. Avant toute chose, n’hésitez pas à vous renseigner auprès d’éleveurs chevronnés et n’oubliez pas que votre propre expérience reste le plus important.
De bons œufs pour de bons débuts
Les résultats d’incubation dépendent de multiples paramètres liés aux œufs, aux conditions d’incubation et à l’hygiène à tous les stades du processus. Mais pour de bons résultats, on ne négligera pas non plus le choix des reproducteurs.
Chez les personnes adeptes des concours et expositions, les critères de choix des reproducteurs sont spécifiques. Chez les éleveurs amateurs, les œufs proviendront de reproductrices en pleine forme, débarrassées de parasites. Il faut veiller à vermifuger avant la saison de ponte et leur distribuer des aliments équilibrés adaptés.
Chez les volailles domestiques, le choix des œufs à incuber portera sur des œufs de bonnes pondeuses, c’est-à-dire provenant de sujets actifs et sains dont la ponte est régulière et hâtive et qui ont de préférence plus d’un an. Chez les poules, notez que le pourcentage d’éclosions diminue plus rapidement au cours de la conservation pour des œufs de souches lourdes que des œufs de souches mi-lourdes ou légères.
Enfin, rappelons que l’hygiène des pondoirs ou nichoirs est importante pour l’obtention d’œufs propres, non porteurs d’agents pathogènes tels que champignons, virus ou bactéries. Chez les poules, le nettoyage régulier du poulailler et des nids est indispensable.
Tri et désinfection
Après le ramassage des œufs, un tri s’impose. Il faut éliminer les œufs fêlés ou anormaux. On évitera de laver les œufs mis en incubateur mais, si nécessaire, les parties souillées seront grattées à sec. On veillera à ce que la coquille soit en parfait état car l’intégrité et la porosité de la coquille influencent les résultats d’éclosion. En effet, les échanges gazeux entre l’embryon et l’environnement dépendent de l’état de la coquille.
Les œufs à incuber peuvent éventuellement être désinfectés mais ce n’est pas indispensable. La désinfection se fait par fumigation (formolisation) dans des récipients étanches. Le formol gazeux est produit en ajoutant une unité de poids de permanganate de potassium (KMnO4) à 1,5 à 2 unités en volume de formol. La formolisation est pratiquée pendant 20 minutes. D’après la littérature, c’est encore mieux à une température variant entre 24 et 35°C et à une humidité relative entre 85 et 95%.
Conservation des œufs
Après la désinfection des coquilles des œufs, le stockage se fait dans une pièce tempérée à l’abri des courants d’air. La température idéale de conservation est comprise entre 10 et 15°C à une humidité relative de 70 à 80%. Les œufs doivent toujours être stockés horizontalement ou la pointe vers le bas. Le retournement pendant le stockage est vivement conseillé 2 fois par jour. Evitez le transport des œufs de plus de 5 jours. Les œufs qui ont voyagés seront laissés au repos durant 24 heures avant d’être incubés.
La durée de conservation des œufs de poules ne devraient pas dépasser 8-10 jours dans les conditions de stockage préconisées. Dans ces conditions, l’éclosivité diminue en moyenne de 1 à 1,4% par jour de stockage mais, en pratique, il faut distinguer l’origine des œufs. Comme précisé plus haut, la baisse du pourcentage d’éclosion est plus rapide pour une souche lourde (type « chair ») que pour des œufs de souches légères ou mi-lourdes. Pour ces derniers, l’effet du stockage est faible durant les 4 premiers jours et modéré durant les 2 premières semaines. Par contre, pour les œufs issus de souches lourdes, il est conseillé de ne pas les conserver plus de 3 ou 4 jours avant de les mettre en incubateur.
Conditions d’incubation
Avant la mise en incubateur, il est préférable de préchauffer les œufs afin de ne pas introduire une grande masse froide dans l’incubateur. Pratiquement, on laissera leur température s’équilibrer avec la température ambiante. Après avoir laissé chauffer l’incubateur durant une journée, on peut y introduire les œufs.
L’incubation, dont la durée varie en fonction des espèces, se fait dans des conditions de température, d’humidité relative et d’aération bien définies. Ces normes sont reprises dans le tableau ci-dessous.
Température
Il faut éviter tout ce qui perturbe la température ambiante dans l’incubateur, comme l’ouverture des portes, l’instabilité de la température ambiante extérieur à l’incubateur. On veillera donc à placer l’incubateur dans un endroit où il n’y a pas trop de passages. Des caves pas trop humides et pouvant être aérées conviennent très bien si la température ne descend pas en dessous de 10°C.
Pour éviter les perturbations de température dans l’incubateur, il convient de ne pas y ajouter d’œufs à plusieurs reprises et de s’en tenir à des œufs d’une seule espèce. L’incubation d’œufs de poules naines et d’œufs de poules de grande taille peut se faire simultanément mais les petits œufs seront placés au centre du plateau.
Humidité relative
L’hygrométrie optimale durant l’incubation varie entre 50 et 60-65% selon les espèces. Elle augmente significativement à l’éclosion. L’apport d’eau se fait à partie du 2ème jour ou, pour certains éleveurs, du 8ème jour. La quantité d’eau à ajouter dépend de la couveuse utilisée et selon l’humidité et l’aération de la pièce où se trouve l’incubateur.
Retournement des œufs
Pour empêcher que l’embryon ne colle à la coquille et pour éviter l’adhérence du jaune à la membrane coquillère, le retournement régulier des œufs s’impose. Il existe des couveuses avec un retournement automatique ou semi-automatique.
Refroidissement et aération des œufs
Le refroidissement et l’aération des œufs sont effectués simultanément au retournement. Le refroidissement dépend de la température de la pièce. Sa durée varie selon la température du couvoir et selon le stade de l’incubation. Plus l’embryon se développe, plus il dégage de la chaleur et plus le temps de refroidissement augmente. Il peut varier de 5 minutes au début à 15 voire 25 minutes pour certaines espèces en fin d’incubation. On estime que le refroidissement est suffisant quand la sensation de chaleur dégagée par l’œuf placé sur les paupières a disparu. Attention, il ne faut pas non plus ressentir une sensation de froid.
Les couveuses modernes présentes des ouvertures permanentes, pouvant parfois être contrôlées afin de renouveler l’air présent dans l’incubateur. Ceci est important car durant l’incubation, la consommation d’oxygène par les œufs est importante. Il convient donc de renouveler l’air par une aération adéquate. Toutefois, à partir de l’entrée dans la phase d’éclosion (3 à 4 jours avant l’éclosion selon les espèces), il est bon de réduire les entrées d’air dans l’incubateur ou l’éclosoir afin d’augmenter la teneur en CO2 de l’air jusqu’à 5 ou 6 %. En effet, l’augmentation de la teneur en dioxyde de carbone provoquée par la respiration des embryons stimule le déclenchement de l’éclosion et fragilise la coquille car l’acide carbonique attaque la coquille.
Mirage des œufs
Pour déterminer si les œufs sont fertiles, on procédera une ou deux fois au mirage. Certains éleveurs ne pratiquent qu’un seul mirage. Cette opération est pratiquée horizontalement et permet d’éliminer les œufs clairs, les œufs gâtés, les embryons morts, etc.
On n’est pas maître en apprenant. L’éleveur débutant ne doit pas estomper des résultats similaires à ceux obtenus par des éleveurs professionnels ou sportifs chevronnés qui, chaque année, mettent en incubation plusieurs centaines d’œufs. Mais, avec un peu d’expérience et en ayant soin de demander à des éleveurs avertis, il est possible d’obtenir des résultats tout à fait satisfaisants. Quelle satisfaction alors d’élever les poussins, dindonneaux ou canetons que l’on a vu éclore !
Espèce domestique | Durée de l'incubation | Température optimale | Humidité relative | Aération des oeufs | Mirage |
---|---|---|---|---|---|
Poule | 21 jours | 37,7 - 38,2 °C | 50% - 60% à l'éclosion | 15 min tous les jours | 4e et 14e jours |
Caille | 17-18 jours | 38,3 °C | 55-65% - 70% à l'éclosion | Tous les jours, 5 min. au début pour arriver à 15 min. à la fin | 5e et 11e jours |
Cane | 28-33 jours | 38,3 °C | 65% - 75% à l'éclosion | 15 min. du 7e au 21e jour. | 7e et 14e jours |
Dinde | 28 jours | 37,8 °C la 1ère semaine, 38,3 °C ensuite | 50-60% - 70-80% à l'éclosion | 15 minutes tous les jours | 10e et 25e jours |
Faisan | 23-24 jours | 37,8 - 38,3 °C | 55% - 70-80% à l'éclosion | 5 min. à partir du 4e jour pour arriver à 25 min. à la fin | 8e jour |
Oie | 28-30 jours | 37,8 - 38,5 °C | 60-70% - 75-80% à l'éclosion | 15 min. à partir du 10e jour | 7e et 14e jours |
Pintade | 26-27 jours | 38,3 - 38,6 °C | 60% - 75-80% à l'éclosion | Quelques minutes par jour | 7e et 14e jours |
Remarques :
La température optimale (3e colonne) dépend si vous avez une couveuse statique ou ventilée et de l’endroit où cette température est prise.
Les recommandations du fabriquant de votre incubateur doivent être prises en compte pour moduler ces valeurs générales.