top of page

Réalisation d’un piége pour nuisible, principalement Rat et Fouine

Si vous avez des ennemis, il faut apprendre à les connaître pour mieux les piéger. Il faut aussi savoir que tout ce qui se fera prendre dans votre piège, n’est pas absolument un ennemi ! Parfois, il le sera pour vous, mais pas pour dame nature qui a aujourd’hui bien besoin qu’on la ménage. Il faudra donc veiller à relever votre piège tous les jours. 

​

Parlons un peu du rat
Le rat est sans doute le plus intelligent et le plus rusé des animaux. On ne peut comprendre le rat si on se contente de l’empailler dans une fiche descriptive.
Le plus passionnant quand on parle de ce rongeur est certainement de le faire vivre à travers des anecdotes vécues, il est capable de nous surprendre sans arrêt, mais ce n’est pas le but de cet article.
L’organisation sociale du rat, et notamment du surmulot ou « rat d’égout » est la clé de sa réussite. C’est en tout cas ce que démontrent les observations.
Le rat brun (Rattus norvegicus) est également appelé surmulot ou rat d'égout.
Tous les hommes détestent et craignent le rat. A la seule vue de la queue de ce petit rongeur, la crainte des maladies et de la mort se réveille en nous.
En Europe, le locataire permanent de nos égouts est le surmulot ou rat brun (Rattus norvegicus). L’autre espèce très présente est le rat noir (Rattus rattus). Qu’on le veuille ou non, le rat nous accompagne partout. C’est le plus bel exemple d’une adaptation parfaitement réussie. 
Le surmulot est essentiellement nocturne. Très prudent, il se méfie de l’homme ; pris au piège, il se montre agressif et dangereux. Un mâle mesure jusqu’à 27 cm (tête et corps) et la queue peut atteindre une longueur de 20 cm. 
Le rat a su exploiter toutes les ressources de son environnement. Les égouts, frais l’été et chauds l’hiver, constituent un refuge idéal.
 
Il ne faut pas oublier qu’avant de squatter nos villes, le surmulot comme tous ses cousins vivait à la campagne et se nourrissait de graines et de céréales. C’est à celui-là, principalement, qu’est dédié notre article, pour nous, éleveurs.
Doté d’un formidable odorat, le surmulot possède également un sens du toucher très affûté qui pallie sa vue médiocre.
Le rat est un grand voyageur à la curiosité insatiable.
Au moment où la nourriture commence à manquer dans nos campagnes, c’est ce qui arrive durant l’hiver, tous les jeunes de l’année, s’établissent en petit groupe à proximité d’une source abondante de nourriture, pour y fonder une nouvelle colonie.
Dans les égouts, ce nid est aménagé dans le béton en utilisant toutes les ressources disponibles : végétaux, détritus, papiers froissés …, mais elles préfèrent la proximité d’un élevage bien tranquille !
Le surmulot a ses habitudes que les jeunes apprennent très vite. Un individu suit toujours le même chemin et sort toujours sur ses pas ou ceux de sa colonie. Il connaît par cœur les passages et souterrains.
C’est un apprentissage important pour les jeunes. En effet, la nature tue plus de rats que l’homme. En cas de pluie continue, une inondation des égouts provoque une hécatombe. Le seul moyen pour le rat de s’en sortir est de se faufiler le plus rapidement possible vers la sortie la plus proche.


L’homme, face à cette invasion, emploie des pièges et des poisons. Autant dire que tous ces stratagèmes guerriers sont difficilement efficaces, car pour cette raison, le rat et même le groupe entier est capable de s’adapter et de changer ses habitudes. Qui n’a jamais mis un piège à l’entrée d’une galerie, que le rat dès le lendemain avait recouvert de terre en se façonnant une entrée contournant le danger. 
Notre force est donc son appétit vorace et sa recherche insatiable de nourriture pour élever les siens. Elle compensera cette formidable intelligence et quand même se laisser tuer par un piège classique. 
Cependant si le rat a autrefois apporté la famine et la maladie, il a su également rendre service à l’homme.
Le rat comme la souris sont à la base de toutes les expérimentations biologiques. On peut dire sans exagérer qu’ils sont mêlés à toutes les grandes découvertes biomédicales.
Ainsi, d’un côté nous avons des animaux qui peuvent se révéler destructeurs pour nos récoltes ou propager de graves épidémies, mais de l’autre des animaux indispensables aux progrès de la science ! Donc il mérite aussi un peu de notre estime, mais pas de notre cruauté. 

Le rat est un miroir qui nous renvoie une image peu flatteuse de notre manque d’hygiène, de notre laxisme et de l’inégalité des conditions sociales. Quand il y a une invasion de rats, ce n’est jamais dans les beaux quartiers.
Finalement, le rat, et plus particulièrement le surmulot, a surtout le toupet de rentrer en compétition avec l’homme. Mais, en matière de destruction de l’environnement et d’extermination, nous avons de bonnes longueurs d’avance sur lui

​

Et la fouine ? La fouine n’est pas triste dans son genre non plus, et bien qu’elle débarrasse la nature de beaucoup de nuisibles, on n’aime pas la voir traîner près de chez nous. 

Comme la belette, le putois, l'hermine et la martre, la fouine est un mammifère carnivore de la famille des Mustélidés. Elle a le pelage brun-gris avec une tache blanche sous la gorge qui se prolonge souvent « en fourche » sur le haut des pattes avant. Sa longueur totale, queue comprise, est d'environ 70 cm, pour un poids de 1 à 2 kg. Sa silhouette est caractéristique : dos voûté et queue horizontale. Les principaux indices de présence sont ses crottes, longues, effilées, parfois repliées sur elles-mêmes, qu'elle laisse dans les endroits fréquentés.
Le rut se situe entre juin et août. Les mise-bas s'étalent de mars à début mai de l’année suivante. Il n'y a qu'une seule portée par an, de 2 à 5 jeunes. La femelle les allaite pendant environ six semaines, période après laquelle ceux-ci passent à un régime à base de viande.
La fouine est une espèce « opportuniste » et « généraliste » exploitant les ressources disponibles et les plus faciles d'accès.

Celle-ci, dont les populations semblent être globalement en recrudescence, devient parfois un hôte indésirable : dégâts aux isolations des toitures (laine de verre, laine de roche…), aux câbles électriques des voitures ou des bâtiments, dans les poulaillers et autres petits élevages et parfois aussi produit des nuisances sonores (bruits et cris) ou olfactives (excréments, urine, restes de proies en décomposition).
Sa grande faculté d'adaptation lui permet de vivre dans des milieux divers. La fouine vit à proximité ou dans les zones habitées : greniers, hangars, tas de paille ou de bois, etc. 
Son activité est essentiellement nocturne. Elle grimpe très bien sur de nombreux supports. Souple, agile et acrobate, elle peut pénétrer dans les habitations par de petites ouvertures.
La fouine est une espèce omnivore. Son régime alimentaire varie selon les saisons, l'endroit où elle vit et la disponibilité de la nourriture. Elle peut être carnivore (rongeurs, oiseaux, vers de terre…), insectivore ou frugivore en été (sorbes, prunelles, cerises…). Son rôle peut être déterminant dans la régulation de certains rongeurs (campagnols, mulots…). Elle consomme aussi beaucoup d'œufs provenant de nids d'oiseaux sauvages ou de poulaillers. Les déchets divers abandonnés peuvent compléter son régime alimentaire.
Les carnages occasionnés lors de ses visites de pigeonniers et de poulaillers lui donnent souvent une mauvaise image. La vue d'une proie semble en effet provoquer chez elle l'excitation qui enclenche un comportement de poursuite et de tuerie.
Rappelons que la fouine ne s'attaque pas à l'homme.


Que faire en cas de nuisances ? Ici, c’est la région Wallonne qui vous parle. 
La fouine fait partie des espèces classées comme gibier, mais faute de période d’ouverture, sa chasse est interdite. Toutefois, ses populations peuvent être légalement régulées sous certaines conditions. Avant d’envisager sa destruction en vue de prévenir ou de limiter ses déprédations, il est toutefois indispensable de prendre des mesures préventives de protection ou d'éloignement. Ces mesures peuvent parfois suffire à éviter les nuisances. 

La destruction de la fouine est autorisée sous certaines conditions en Région wallonne, Notamment pour protéger les petits élevages ou dans l’intérêt de la santé et de la sécurité publique. L’arrêté du Gouvernement wallon du 18 octobre 2002 en précise les modalités. Mais vous devez avoir une autorisation. 
En cas de capture, la fouine sera transportée et relâchée dans un endroit où elle ne posera pas de problème ou elle sera mise à mort rapidement et avec un minimum de souffrance.
Mais nous connaissons assez la nature maintenant pour savoir que l’élimination des prédateurs ne fait que reporter nos problèmes sans les résoudre, donc évitez un raisonnement trop individualiste, et choisissez de relâcher plutôt que de tuer !

Dans le cas du piège que je vous propose, celui-ci est appelé « boîtes à fauves ». Il a la particularité de capturer l'animal par contention dans un espace clos, sans le maintenir directement par une partie du corps et sans le blesser.
C’est une assurance de sélectivité pour les animaux capturables et pour les vôtres. 
L’utilisation d’appâts non empoisonnés et non vivants pour faciliter la capture ou la destruction est permise. A ce sujet, ce que la fouine aime par dessus tout, ce sont des pruneaux d’Agen légèrement enduit de miel.
Rappelons que l'emploi du poison est strictement interdit, dangereux et non sélectif. 

​

Maintenant, on va venir au but de l’article, et je vais vous dire comment je procède pour piéger efficacement ces hôtes indésirables

Il n’y a pas lieu de se casser la tête, si vous êtes un peu bricoleur, vous aurez vite fait de fabriquer quelques pièges. Je dis quelques-uns, parce que la mise en œuvre est plus que la moitié du travail. Donc, une fois le procédé commencé, c’est mieux d’en faire plusieurs. 

Tout d’abord, il faut trouver des mesures qui sont un sous-multiple du grillage qui s’achète dans le commerce. Je vous conseille du treillis galvanisé comme on se sert pour faire des cages à lapin. Celui-ci est autoportant. Je pense à du fil de 60 cm ou de 1m de large, qui s’achète en rouleau. Il existe des pinces pour assembler les grillages, mais si vous n’en possédez pas, quelques ligatures que vous fabriquez avec du fil de fer plastifié ou les extrémités de coupe seront suffisantes.  
La longueur et la largeur de fil dépendra de la grandeur du piège que vous voulez réaliser. 

Ensuite, comme sur la photo, avec une planche vous pincez le grillage, avec des serre-joints, sur le bord d’une table de travail ou d’un établi. Vous pliez le fil en faisant attention de taper avec un marteau en caoutchouc, de bas vers le haut, sur la planche et non sur la table que vous risqueriez d’abîmer. La photo donne des indications que je ne peux expliquer trop en détail, mais dont je parle ci dessous. 

Je vous conseille d’attacher la face arrière à fleur du grillage, et la face avant, rentrante d’un carré. Gardez aussi un carré à l’avant de la porte, celui ci permettra de garder l’ensemble plus solide et évitera que le captif ne soulève la porte pour s’en échapper. 
Pour les glissières, vous devez acheter des cornières d’aluminium qui vous servirons de glissière et que vous pouvez fixer de différentes manières. Une à laquelle on ne pense pas assez souvent est la colle. On vend actuellement des colles de montage très résistantes et facile d’usage. Avec des découpes réalisées dans des boîtes de conserve, vous pouvez faire de belles choses (voir photo aussi).

Pour ce qui est du mécanisme de déclenchement, il est décrit par les plans ci-dessous. 

​

​

​

​

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment agir 

Dans ce genre de piégeage, la direction du vent est primordiale car, comme les prédateurs partent en quête de proies avec le vent de face, il faut faire la traînée pour que le nuisible l'évente dans le bon sens et se présente face à l'entrée de la boîte. Les vents les plus fréquents viennent en été du sud et de l'ouest et en hiver, nord-ouest et sud-est.
Ne peignez pas vos pièges, enduisez-les d'huile végétale. Noyez-les dans le milieu où ils seront tendus. Une boîte à fauve au centre de la place Saint-Lambert, a moins de chance de prendre que si elle est placée au ras du sol, dans le trou d'un mur de l'enceinte d'une ferme ! Observez bien l'endroit. 
Quelques branches mortes de sapin ou autre camoufleront l'extérieur et feront penser à un fagot. Placez-y un appât et si c’est possible, pour un mustélidé, prenez votre bocal de crottes de souris que vous aurez récoltées dans la grange de la ferme du coin et semez-en dans la boîte. Placez vos boîtes, l'entrée face au vent.
Ces conseils ne sont pas indispensables pour piéger des rats. Pour ceux-ci, si vous placez le piège dans l’espace de vie de vos oiseaux, disposez-le sans que l’entrée soit accessible à vos petits canards, avec un bon appât, le rat trouvera toujours la manière de rentré. 

Bien dimensionnés ces pièges peuvent aussi servir pour les pies et les hérissons, à écarter de vos enclos. 
Si vous réussissez, gardez une certaine éthique. Nuisible chez les uns n’est pas nuisible chez les autres. Ne pas continuer à détruire, alors que ces animaux sont utiles pour l’équilibre de notre espace de vie. Fini le tout à la poubelle. N’acceptez pas non plus que des animaux, quels qu’ils soient, ne souffrent à cause de votre négligence. Je suis certain que autour de vous, vous répandez l’idée que vous aimez les animaux, c’est aussi le moment de le montrer. De plus, certains hôtes de ces pièges, seront de ceux que vous voulez protéger. Ne laissez pas ces pièges sans surveillance et relevez-les, tous les jours une ou deux fois. Le courant écologiste nous apprend à regarder la vie sur cette planète avec un regard moins nombriliste que celui de l’éleveur. Respectons cet apprentissage. 

​

Le secrétaire

piège_rat_05.jpg
piège_rat_06.jpg
piège_rat_01.jpg
piège_rat_07.jpg
piège_rat_03.jpg
piège_rat_04.jpg
piège_rat_02.jpg
bottom of page